PENDEZ LEZ HAUT ET COURT
Par Mounir Zalila
C’est le titre de l’un de ces westerns spaghettis, de la fin des années 60, forts sympathiques du reste,
Ce qui l’est moins c’est cette allusion faite à Doha par le Président de la République au risque de pendaison, que courre l’opposition, si la Troïka venait à tomber.
Il y a, dans cette déclaration, une triple faute :
1) Un Chef d’Etat se doit d’éviter toute prise de position, sur la politique intérieure de son pays, en territoire étranger.
2) Une pareille allusion est pain béni pour les pseudos protecteurs de la révolution. Demain le sort de l’opposition ne sera plus réglé par balle mais par corde interposée.
3) Quel os est-il allé ronger dans ce pays, pas net, à fort relent gazier. Ni le Roi du Maroc, ni les Présidents Algérien et Libyen ne sont présents. Ne devrait-on pas se concerter entre pays du Maghreb?
Une telle menace, indirecte, relève, en définitive, de l’arme des faibles cherchant à se maintenir au pouvoir, selon le sacro saint message : C’est moi ou le chaos !
C’est ainsi Ben Ali a réussi à prendre le pouvoir et à s’y maintenir, 23 ans durant, seulement en agitant la menace islamiste.
Nous ne sommes certainement pas prêts de recommencer à revivre un tel scénario.
Aussi le Président de la République devrait-il se placer au dessus de la mêlée, en cherchant à rassembler plutôt qu'à diviser tout en contribuant à la recherche du consensus national, certes difficile mais nécessaire pour sortir le pays de l’ornière dans laquelle il se trouve. Il doit particulièrement éviter d’aller encore plus loin dans la surenchère en train de s’installer.