Témoignage

Le mot qui suit est le témoignage d’un cousin, installé à l’étranger, qui n’arrive plus, comme beaucoup d’entre nous, à reconnaître le pays qui l’a vu grandir, tant les animosités, nées de rien du tout si ce n’est des idées extrémistes (auxquelles nous n’avons jamais été ni habitués ni même confrontés), sont en train de creuser un fossé entre citoyens  habitués à vivre  en paix.

 A méditer:

« Il y a 6o ans, les problèmes ethniques et religieux n'existaient pas; j'ai vécu et grandi dans un milieu où juifs, chrétiens et musulmans vivaient ensembles en paix , se côtoyaient tous les jours sans heurts ni violences. Les lieux de culte se côtoyaient aussi: les juifs fréquentaient tranquillement leur synagogues, les chrétiens leurs églises et les musulmans leurs mosquées avec sérénité et respect.

 Il ne venait jamais à l'esprit de quelqu'un le pourquoi de cette différence religieuse parce que tous étaient convaincus d'avoir le même Dieu, les mêmes prophètes et les mêmes principes. A l'école, nos enseignants nous inculquaient la cohabitation dans le respect de l'autre sans distinction de race, de couleur ou de religion. On se fréquentait, on jouait ensemble, on s'invitait réciproquement aux fêtes, on se partageait tout; nous étions avant tout citoyens d'un même pays ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs.

La naissance d’Israël, les guerres qui suivirent, les prises de position frustrantes pour tous les peuples de la région, l'exploitation de leurs faiblesses et souvent de leurs richesses à travers des régimes installés et manipulés par un Occident avide et égoïste, ont fini par modifier la pensée et les esprits de millions de personnes frustrées, indignées, humiliées rien que pour ne pas avoir le droit, comme tous les autres peuples, de faire leur histoire.

Les pays européens ont fait la leur au prix de dizaines de guerres et de millions de morts. C'est seulement après qu'ils ont compris que la paix, la liberté, la légalité et la démocratie étaient le seul moyen pour vivre, ensemble, en paix entre des frontières acceptées et respectés par tout le monde.

L'ingérence de l'Occident, basée soi-disant sur la défense de ses intérêts et du droit international, est en train de l'aveugler; il continue d’empêcher les autres peuples d'Afrique, du Moyen et d’extrême Orient de faire leur histoire ou plutôt de la faire sur la base de dictat et selon un modèle imposé.

Benjamin »